La parole est à vous!

Voici une deuxième page de vie, écrite à partir du questionnaire "Enquète en rural" par le Vivier en juillet 2017

- Pouvez-vous en quelques mots me raconter votre histoire? Votre travail? Votre famille?

Venu du Maroc avec mes parents en 1966 (mes parents étaient mis « dehors » d’Afrique du Nord), je suis arrivé à Douai à 10 ans et me suis très vite adapté au Nord (mes parents ont finalement vécu 50 ans à Douai).Ma famille était unie, ma mère pratiquante, mon père, non. J’avais un oncle qui était bénédictin à la « Pierre-qui-vire » dans l’Yonne, qui a contribué à développer ma foi, j’ai un frère. Après un échec suite à des études de droit que je pensais valider, je me suis bizarrement retrouvé à passer en face de « la Croix du Nord » et y ai rencontré la célèbre rédactrice du journal : Mijo Delemasure ; je suis devenu correspondant du journal et dans le même temps je passais un concours dans l’administration publique et étais nommé contrôleur du travail à Valenciennes(1982). Je connaissais Sylvia depuis un an, j’étais alors sans travail. De notre union (par le P.Descouvemont sont nées Isabelle et Delphine. Delphine a 31 ans, elle est née avec une grave maladie, et a été opérée à deux mois pour une greffe de moelle osseuse (donnée par sa sœur). Je pense qu’il peut y avoir une relation entre la pollution de la terre de mon jardin à l’époque et l’affection attrapée par le bébé durant la grossesse de ma femme. De sa maladie (Aplasie médullaire), Delphine est restée légèrement handicapée. A l’époque de la naissance de Delphine, nous avons été aidés par l’équipe Notre-Dame dont nous faisions partie et nous ne nous sommes pas découragés, nous avions pour aumônier Jean-Marie Telle (qui était à Auby et qui part à Maroilles). Nous avons quitté les équipes Notre-Dame en 2000. Mon épouse ne pratique pas mais participait aux réunions.

 

- Dans votre parcours quels ont été vos nuages? quels ont été vos rayons de soleil?

Mes rayons de soleil ont été ma vie en famille (classique dans la fidélité), mon épouse et mes enfants, et chaque belle rencontre. Je suis assez anxieux mais je fais confiance au Seigneur, même quand je ne comprends pas. Je suis « aidé » ! Par contre, je ne suis pas dans le « Renouveau ». Je suis, depuis trente sept ans, correspondant de presse et ce sont les rencontres qui m’animent. 

J’aimerai signaler un temps qui est pour moi « rayon de soleil » c’est le forum des métier au Lycée Notre-Dame à Valenciennes, auquel je participe chaque année en mars et qui me permets de rencontrer des jeunes et de parler de mon métier et si possible les encourager dans cette voie (c’est un RDV auquel je tiens.) ; de même que l’animation de débats, pour lesquels d’emblée je dis oui…même si après j’ai à travailler sur le sujet !

 

- Quelle place y a la foi?

La place de la foi y est totale : «  S’il n’y avait rien, je pourrai tenir un moment mais pas autant ». Je lis « Magnificat » chaque jour et rêverai de pouvoir assister à la messe quotidiennement,  mais je participe le dimanche surtout dans l’église d’un des quatre villages de ma paroisse à Jenlain. J’ai fait un an de théologie mais de ce coté-là , j’arrête, cela me fait trop de choses. Je « marche » avec ma paroisse, je pratique sur « mon » territoire, et suis attaché au diocèse. Je prends le temps pour chaque évènement dont je parle dans le journal, c’est pour moi, vivre l’accueil dans la vie. A la « Croix du Nord », je m’occupe de la page « Chrétiens dans le Nord-Pas-de-Calais », je suis le correspondant religieux des évènements diocésains mais pas uniquement, je parle aussi de livres, d’expositions…Je ne suis dans aucune association,  seulement un peu dans la presse paroissiale. Ma femme est polonaise, elle a travaillé dans les services à la personne et a toujours gardé le moral, mais sans pratiquer. 

 

- Aujourd'hui, décrivez-nous une de vos journées.

Levé à « 5h du mat », je lis « la Croix » (tous les jours, plus ou moins durant une heure) , si je prends du retard à sa lecture, j’essaie toujours de le rattraper à un moment ou à un autre ; je le fais depuis 40 ans ; cela a un coût (400 euros) mais je m’y tiens. Je me tiens également au courant de tous les évènements sur la vie de l’Eglise et les informations du diocèse (l’agenda de l’évêque au minimum). Je travaille de 7h30 à 16h sauf exception. Je m’occupe un peu de notre maison à Jenlain, de son entretien, je regarde un peu la télé, je manque certainement de temps de prière mais je suis assidu à « Magnificat »

 

- Quelles sont vos joies et vos difficultés en famille, dans votre travail? dans votre lieu de vie? dans l'Eglise?

J’ai parlé de mes joies…pour ce qui est des difficultés, en famille, j’évoquerai le fait que mes enfants soient non pratiquants, mais j’ai eu la joie cependant de voir le mariage de mon ainée célébré par Philippe Declerck. Pour ce qui est de mon travail que j’assure depuis 36 ans, il me reste encore quelques années avant la retraite et j’aime mon travail cependant je crains parfois de ne plus pouvoir réaliser des projets en couple quand je serai retraité. Dans mon village, je n’ai pas de problèmes. Dans l’Eglise, je dirai que je suis « un obéissant », je peux être critique mais je lui resterai toujours fidèle. Il n’est pas fréquent de demander des nouvelles des autres fidèles, chacun travaille un peu pour « sa chapelle », pourtant je pense qu’il faut oser dénoncer ce qui ne va pas. Les plus anciens voient des rites, des habitudes qui cessent et cela fait certainement mal (comme lorsque j’ai vu que le Notre Père n’était pas dans le livret de mariage de ma fille !), mais ce qui arrive dans l’Eglise est peut être nécessaire… cependant il reste qu’étant de moins en moins nombreux, il est difficile de tenir.

- Quels seraient vos rêves en famille? au travail? au village? dans l'Eglise?

Mon rêve, au niveau familial, serait quand même d’avoir un peu plus de temps avec ma femme ; à la Saint Valentin, nous avons pris un temps pour nous deux, ce qui est rarissime ; nous avions envisagé de prendre des vacances cet été mais un accident (mon épouse s’est fait renversée par une voiture et ses fractures l’immobiliseront un moment) a mis fin à ce projet.                                                              

Au village, j’aime les contacts et les discussions avec les gens, je ne ferme pas ma voiture, j’ouvre mon portillon chez moi pour signifier l’accueil mais souvent les nouveaux voisins font comme à la ville (code de sécurité, grillage) ce qui n’incite pas à la création de liens.                                                       

L’Eglise a aussi une fonction importante qui est celle de rappeler les rythmes, le temps, les liens entre les personnes et avec Dieu. La nature nous y aide aussi.

 

- Qu'est-ce qui donne sens à votre vie? Quel est votre devise favorite? Qu'aimeriez-vous dire d'important à un jeune chrétien?

J’ai eu 60 ans et cela m’a fait un coup ! Il me reste 20 ans en capacité si tout va bien. J’ai envie d’approfondir ma foi et le calme de la campagne aide à se ressourcer.      

Ma devise peut être : « Ecoute l’oreille de ton cœur. » et j’aimerai dire : -« Aime le monde tel qu’il est, essaye de le transformer (tu as la liberté pour le transformer) grâce à l’amour qui est au fond de toi. »

 

- Quelles rencontres voudriez-vous voir proposées par Le Vivier? Sous quelles formes? Sur quels thèmes?

Je vous dis d’abord de continuer à faire ce que vous faites. Pour avoir plus d’audience, je ne sais pas, c’est une question difficile, mais je trouve que, déjà, le fait qu’il y ait trois co-présidents contribue à le rendre plus vivant, différent selon les lieux.

 

 

 

 

Article publié par Vivier • Publié le Jeudi 15 février 2018 • 1134 visites

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