Henri-Pierre Bailleux,
La célébration d’action de grâce, le 15 avril dernier à Prisches, a donné lieu à un rassemblement très émouvant.
« Une assemblée qu’Henri-Pierre aurait aimé retrouver… chantant son Espérance dans la joie de Pâques » : par ces mots, le père André Veys, doyen de l’Avesnois, compagnon de route (à Jolimetz, 1986-2006) du défunt, accueillait, ce samedi saint (sans eucharistie), en l’église saint Nicolas, au coeur de la paroisse Notre Dame des Deux Helpes, prêtres, diacres, religieuses, et une foule de baptisés d’horizons très divers. Raymond, son frère, témoignait : « Ton respect de tous, ton exigence, l’abandon de toi-même… pour ton accueil sans compter ni ton temps ni ta fatigue, ton écoute, tes engagements, merci Henri-Pierre ».
Présidant la cérémonie, Mgr Garnier, très ému, ajoutait : « Henri-Pierre, décédé le jour de la messe chrismale à l’âge de 86 ans, a été un pasteur à la foi brûlante au sein de l’action catholique rurale, devant, au milieu et derrière les communautés qu’il a accompagnées. Il a guéri, libéré, soulagé, marqué au feu par la mission avec un grand courage dans l’épreuve de la maladie » (celle de Parkinson, plus de vingt ans durant, ndlr).
Le père Veys prononçait l’homélie : « A l’image de sa phrase d’ordination (1956) -Le royaume de Dieu est paix, justice et joie dans l’Esprit saint-, Henri-Pierre nous a boostés, aimant l’Eglise dans sa grande diversité, attaché au Christ serviteur et à une annonce de l’Evangile dans les réalités d’aujourd’hui ». Les témoignages de la prière universelle coloraient l’itinéraire du prêtre qui fut aumônier (CMR, CCFD Terre solidaire), Fidei Donum (Tchad), résident à la maison du diocèse, vicaire épiscopal, doyen (Pays de Mormal) puis prêtre associé, retiré depuis 2010 à l’EHPAD Saint Jean-Marie Vianney (Cambrai) : « Merci pour ton goût des autres, tes nombreuses initiatives » (Jean-Marie) ; « Veilleur, tu faisais prendre à l’action internationale tout son sens, nous incitant à être des acteurs de progrès ici » (Gérard) ; « Nous te devons la fondation des Viviers, merci » (Thérèse) ; « Avec la fraternité missionnaire créée avec les frères et soeurs des campagnes, tu aimais dire que la foi est double mouvement, vers le Christ et vers les autres, que nous posons question au fond par notre manière d’être, là où nous sommes » (Marie-Thérèse).
Ses derniers jours, le père Bailleux les a vécus « du côté de la croix », ne pouvant plus s’alimenter ni parler. Sa méditation « Offrir » a été lue à voix haute. Extraits : « Toute personne est appelée à grandir, à se réaliser. C’est dans l’échange, la relation avec d’autres qu’elle trouve son chemin. Chacun apportant ses richesses, nous devenons pour l’autre comme une source à laquelle il peut puiser ».
Né un 2 novembre, ce pasteur renvoyait volontiers au jour d’avant, celui de la… Tous-saints. C’est vrai, ce jour lui ressemblait bien.
Ph. Courcier