Témoignage d'un apiculteur et d'un fermier breton

Quand des apiculteurs bretons vont aux funérailles de leurs abeilles! Quand un fermier recrute une potière pour être vacher! Mutations!

Après une immersion de trois ans en Bretagne intérieure dans la commune de Maël-Pestivien et alentours, le Journal breton arrive à son terme. Il revient sur les bouleversements de l'été.

Julie a abandonné la poterie pour devenir vachère. Elle pose avec Dominique, son patron.

Julie a abandonné la poterie pour devenir vachère. Elle pose avec Dominique, son patron.• Crédits : Inès Léraud - Radio France

Depuis trois ans, Inès Léraud tient son journal breton : une immersion en vingt épisodes dans la commune de Maël-Pestivien, au cœur des Côtes d'Armor. Avant-dernier épisode de la série, l'épilogue 1 revient sur la mobilisation des apiculteurs au printemps et l'arrivée de Julie dans le village, qui s'en est allée de la Drôme pour devenir vachère. 

Jean-Daniel est apiculteur et a 70 ruches dispersées dans la campagne autour de Rostrenen. Mais situé à 500 mètres à peine de son élevage se trouve un champ de maïs traité aux néonicotinoïdes.

J'ai perdu les deux-tiers de mon cheptel. Jean-Daniel, apiculteur. 

José, également apiculteur, a quant à lui perdu la moitié de ses ruches. Révolté par l'hécatombe ayant frappé la Bretagne cette année, il a décidé d'agir. Pour tirer la sonnette d'alarme, il a sillonné la région avec quelques uns de ses collègues pendant plusieurs jours, traînant à l'arrière d'une camionnette les ruches décimées cet hiver. 

On estime qu'environ 20 000 colonies ont été décimées cet hiver en Bretagne. Et on ne compte même pas les abeilles sauvages !

Pendant cinq jours, un "convoi mortuaire" mené par des apiculteurs a sillonné la Bretagne. À l'arrière d'une camionnette étaient transportées des colonies d'abeilles décimées cet hiver.• Crédits : Alexandre-Reza Kokabi

Un autre mouvement profond concerne les arrivées de nouveaux habitants. Ils viennent de la France entière voire de toute l'Europe pour vivre en Bretagne intérieure, là où les logements sont parmi les moins chers de France. 

C'est le cas de Julie qui a abandonné la Drôme et son métier de potière pour s'installer comme vachère à Maël-Pestivien. Elle y a été rejointe par Denis, son premier amour, qui s'est également installé en tant que vacher dans une ferme bio.  

Là-bas, ils appellent toutes les vaches par leur prénom et leur font même écouter de la musique. Denis, vacher.

Chanson de fin : "La couleur de l’Orage" de Charkha - Album : La couleur de l'Orage

  • Reportage : Inès Léraud
  • Réalisation : Emmanuel Geoffroy

à réécouter : ici

Article publié par Vivier • Publié le Mardi 04 septembre 2018 • 1170 visites

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