A propos du film, les reactions étaient variées: quelle différence entre tradition et modernité! l'écran provoque une attirance; l'outil transmet une image mais non la vérité; se confier au telephone sans prendre garde à la distance réelle crée une illusion qui peut être destructrice; les montagnes du Bouthan sont magnifiques mais les villes identiques à celles de l'Occident.
Le film à l'allure d'un film d'art et d'essai nous a fait passer des hauteurs himalayennes à la vie prosaîque de la vallée,de la vie de prière de jeunes moines boudhistes à la vie sordide de bas quartiers du Bouthan. Cette dégringolade tient à un fil...le fil du téphone.
L'introduction du telephone portable chez les jeunes moines, s'il permet de parvenir rapidement aux prieres, permet aussi de rentrer en contact avec la chanson, et surtout avec une chanteuse, qui exercera un attrait décalé sur un jeune moine.
Mais le telephone n'est pas le seul jouet qui peut déboussoler, on s'aperçoit que les jeux videos sur écrans exercent aussi un pouvoir d'addiction énorme...où comment passer de la paix à la guerre ! Le film reste dans l'espérance puisque, déçu, notre jeune moine regagnera sa montagne, somme toute, moins maléfique.
Comme témoin, c'est Dorothée qui a accepté de parler de l'utilisation de son téléphone portable car...à l'inverse de beaucoup de personnes elle parvient a en limiter l'usage; Au départ, habitant Lecelles et victime de zone blanche, cela était un peu contraint mais maintenant c'est avec une allégresse sereine qu'elle pratique la résistance: elle vend pourtant des légumes et les porte au domicile de ses clients, il n'empêche! Elle garde le telephone dans un tiroir la plupart du temps et propose à ses clients 2 journées consacrées aux prises de commandes. Quelle force de caractère!
Nous avons été une petite vingtaine à débattre en groupe de l'usage de nos ecrans. Internet apparait à la fois génial et à la fois très troublant par l'addiction que l'on peut y trouver. Des professeurs ont témoigné de l'apparition de jeux de guerre sur écran extrêmement violents. L'usage de l'écran qui se généralise semble aussi laisser de côté une partie de la population. Le problème des réseaux sociaux réside aussi dans l'affluence de fausses nouvelles repandues ("On n'arrive plus à distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux"), dont les origines sont souvent inconnues. "Lorsque je commence à regarder les infos sur écrans, comment est ce que je peux me limiter? " "quand dis-je stop? "Autre problème évoqué: la localisation quasi-systématique des personnes à leur insu et l'utilisation de leurs données pour proposer des publicités du même ordre d'idée. Il existe des règles d'utilisation selon l'âge ou le style de logiciel mais les limites sont rarement respectées. Malgrè tout chacun semble heureux de pouvoir joindre quiconque de n'importe quel lieu et de pouvoir créer des groupes whatsap avec sa famille ou ses amis sur son téléphone. On constate quand même pour les enfants une singulière envie d'immobilisme ou d'enfermement dans leur chambre auprès d'un écran. A également été évoqué l'âge de plus en plus jeune des utilisateurs...
Merci aux organisateurs du Vivier-Pévèle (Valérie,Yves, Catherine, Regine,Marie-Thérèse la médiathèque de Rumegies et Ciné-ligue) d'avoir permis à chacun des participants d'échanger et de poser peut être un regard plus lucide sur un objet qui aujourd'hui devient l'outil le plus personnel et le plus convoité de tout un chacun.
S.M