Masterclass de permaculture par Hervé Coves

Début mars 2020 a eu lieu une masterclass de permaculture proposée par le réseau Laudato Si, le MRJC, le CMR et le Vivier, à Wargnies le Petit, avec Hervé Coves, entouré d'une quarantaine de personnes.

https://chretiens-ruraux.fr/2020/03/31/masterclass-de-permaculture-avec-herve-coves/


Echos de la masterclass !      

 

« La vie est belle ! N’essayons pas de la comprendre, aimons-la ! Aimons-nous ! »

Herve Coves

Vendredi 13 mars 2020 au monastère Notre Dame de Wargnies le Petit, nous avons découvert avec émerveillement :

- En premier lieu, la terre en vidéo, mais pas n’importe quelle image de notre planète, celle du mouvement des animaux ayant été « pucés » à l’oreille par des scientifiques. Ce que l’on découvre, ce sont des couloirs vivants de migrations dont nombreux sont ceux qui partent de l’Europe du Nord (oiseaux, mammifères…) pour se rendre en Éthiopie, zone où selon l’altitude, tous les climats de la planète existent et qui constitue un des trois hot spots de la planète où la vie est plus dense qu’ailleurs… d’ailleurs, n’est-ce pas là que l’on situe l’origine de l’être humain ?

- En second lieu, nous découvrons où se trouve le hot spot de vie le plus proche de nous… eh bien, c’est dans la petite zone humide du plus vieil arbre du jardin, de la prairie ou du champ voisin ! Car c’est le vieil arbre qui dispose d’un potentiel de résistance supérieur aux autres (puisqu’il est encore là après avoir vu nombre de gelées, sécheresses et tempêtes…).

Il donne 20 % de sa sève pour faire vivre toute l’énergie microbienne qui est autour de lui ! Qui de nous partage 20 % de son énergie à d’autres pour les faire grandir ? Hervé Coves nous offre une vidéo expliquant, au microscope géant, la vie à l’intérieur d’un champignon. Étonnamment, une bactérie peut faire 50 mètres en une journée en passant de « champignon en champignon » grâce à un réseau mycorhizien développé. On peut dire que l’arbre transpire, qu’ainsi les champignons se gorgent d’eau pour propager des facteurs « cov » (pas covid 19, mais d’autres) sur de grandes surfaces grâce au réseau et pourra guérir une plante malade en fonction des signes, des indices perçus par le réseau. Une plante pourra guérir grâce au remède nécessaire envoyé par l’arbre et les champignons en fonction du diagnostic. La vie est belle. L’après-midi, pour l’atelier permaculture, les quarante personnes participantes ont pu descendre les allées du magnifique jardin du monastère. Pour venir à cet atelier, chacun avait préparé 1 litre de terre et 1 litre d’humus de son jardin… Et c’est là qu’Herve Coves nous a expliqué comment fabriquer un innoculum… Cette expérience a constitué bien plus qu’un cours technique de jardinage, elle nous a ouvert les yeux sur le don que Dieu nous fait. En nous donnant la terre, qui aura toute la capacité avec l’eau et le soleil de donner la vie (cela ne nous rappelle-t-il pas : adama… Adam, la terre et Eve, la vie ?

Dans une grande et vieille brouette, chacun a mis sa terre et son humus ; il y avait là déjà un peu de chacun-e, de la terre et de l’humus provenant des quatre coins du Nord mais aussi de Corrèze… en même temps un peu de travail, pour tous ceux qui avait creusé pour l’apporter. Mais aussi beaucoup du don de Dieu… réparti dans les seaux de tous et finalement rassemblé en un seul réceptacle. Herve Coves s’est alors mis à mélanger, à malaxer avec ses mains, avec ses bras, cette offrande de terre. Il y a ajouté de la farine de blé rouge cultivé, broyé en Corrèze, fruit, là encore du don de Dieu et du travail des êtres humains, et puis de la bière, cette levure, symbole du Nord et de ses gens. Il a encore mélangé comme on mélange les couleurs… pour qu’ensuite le tout soit redistribué, un partage pour rendre plus féconde la terre de tous, la terre de Dieu et des hommes. Pour planter chez soi, un peu de chacun, pour planter chez soi de nouvelles graines grâce à tous et grâce à Dieu. Graines de vie, graines de Dieu, graines d’amour ! La vie est belle !

Une fois à l’intérieur, nous avons pris cette fois le thème des arbres et de l’eau : Hervé Coves nous a rappelé le fameux schéma des pluies qui tombent sur les montagnes, descendent par les rivières jusqu’à la mer, s’évaporent avec le soleil, se transforment en nuages qui, poussés par le vent, repartent vers les montagnes, se retransforment en pluie, etc. Il y a ajouté l’effet des forêts, pour nous expliquer que l’eau en Amazonie par exemple retombe tous les 500 km et que s’il y a déforestation, il y a destruction de l’écosystème et donc sécheresse. Hervé Coves nous a expliqué qu’à plus petite échelle, les arbres produisent le même effet sur le cycle de l’eau grâce, notamment, aux champignons et à leurs spores qui se mettent en suspension dans les nuages et retombent 2 à 3 km plus loin : plus il y a de spores, plus l’eau tombe en grande quantité. La photosynthèse génère aussi de l’eau ; quand il y a trop d’eau, il y a formation de sources (Jean Giono, sans en connaître le processus scientifique, en parle de manière instinctive dans son livre L’Homme qui plantait des arbres) Si on plante un gland, il devient « pivot » en poussant ; si « plusieurs pivots » s’installent dans une zone, ils vont soutenir un réseau et ils mettront en relation l’eau profonde avec la surface de la terre. Cela va multiplier la quantité d’eau : à partir de 3 millimètres d’eau de pluie, on pourra obtenir 30 mm d’eau venant du sol.

Hervé Coves nous a présenté l’exemple d’un cultivateur d’arbres à cacao au Brésil, qui a replanté sur une zone devenue aride car déforestée. Le producteur, en alternant des lignées d’arbres de différentes hauteurs, de différentes variétés, est parvenu à recréer un réseau sous-terrain racinaire très porteur pour l’humidité et la croissance des arbres, ainsi que pour leur production de fruits. La transpiration des arbres fait baisser la température et l’eau ne se perd pas en condensation mais parvient à créer une énorme biodiversité. Cela est un énorme espoir pour le futur : la vie pourra rejaillir, toutes les expériences sont précieuses, mais il est clair que nos arbres de 500 ans sont extrêmement précieux !

Il s’agit de changer notre relation aux arbres, aux haies, au lierre… du plus petit au plus grand, chacun joue un rôle dans la Création, dans la vie de la terre. La vie existe depuis des milliards d’années, il faut inventer avec la nature la suite de l’histoire. Sans oublier que tout n’est qu’amour, que les plantes et les animaux forment une chaîne d’entraide et de vie, que l’homme ne doit pas rompre.

La vie est belle !

Plantez des arbres !

Ne coupez pas les arbres ce sont eux qui vous donnent de l’eau !

Ils sont signes de vie et d’amour. Et pour aimer… que l’homme en prenne de la graine.

Réseau Laudato si’, MRJC, Le Vivier, CMR 59 Cambrai

Article publié par Le Vivier • Publié le Mardi 31 mars 2020 • 2309 visites

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